Christian CILAS, le responsable de la filière cacao du CIRAD, a effectué des visites sur le terrain auprès des producteurs et planteurs de cacao en Guadeloupe et en Haïti dans le cadre du lancement du projet RECAVACA. La mission a eu lieu en Guadeloupe, du 23 au 25 octobre. Plusieurs parcelles de cacaoyers ont été visitées, principalement sur le domaine de La Grivelière (Vieux Habitants) et sur le domaine de Gwakako (atelier de fabrication de chocolat avec une plantation de 2000 cacaoyers, appartenant au fondateur de la Maison du cacao, à Pointe noire). Il était accompagné, lors de ces visites par Sarah BHARATH, formatrice en processus post-récoltes, de Trinidad, qui était venu en Guadeloupe à la même période pour dispenser une formation auprès des transformateurs impliqués dans le projet.
Mme Myriam CONZETT, la consultante des Ateliers Compétences Internationales, qui intervient sur la structuration du projet dans le cadre du commerce équitable, accompagnait également la mission.
Suite au passage de l’ouragan Maria, les plantations de cacaoyers de la région ont subi de nombreux dégâts. C. CILAS et S. BHARATH recommandent, pour restaurer le potentiel productif des anciens cacaoyers, en particulier ceux qui sont situés sur le domaine de La Grivelière, le nettoyage des parcelles et une taille appropriée des arbres, notamment pour favoriser la récolte à la main.
Afin de répondre à la demande des chocolatiers de l’ile, qui pour certains sont désireux de transformer du cacao de Guadeloupe, les deux experts recommandent de mener une étude sur la diversité génétique des cacaoyers de Guadeloupe et de multiplier les variétés intéressantes dans un jardin clonal afin de re-densifier les parcelles avec du matériel végétal donnant du cacao fin, et ce d’autant plus que la présence de fèves blanches caractéristique des génotypes Criollo (cacao très recherché) a été constatée.
Une prospection systématique devrait être réalisée pour étudier la diversité génétique existante en Guadeloupe. Celle-ci a été réalisée dans le courant du mois d’avril 2018. Un accompagnement de la filière cacao permettra ensuite de valoriser ce matériel végétal pour une production de cacao de qualité.
Mme BHARATH recommande, en outre, la création d’une base de données avec les traits morphologiques. Les traits morphologiques montrent l’interaction entre la partie génétique et la partie environnementale. La morphologie comprend la diversité de forme et la taille des cabosses, le nombre de graines par cabosse de chaque variété, le poids moyen de ces graines par variétés et des autres paramètres agronomiques qui contribuent à la qualité globale du cacao.
Rédigé par B. Vainqueur
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