Dans le cadre du projet RECAVACA, des analyses génétiques des cacaoyers de Guadeloupe ont été réalisées suite à deux missions de terrain de prélèvement des feuilles de cacaoyers menées par l’expert du CIRAD, Christian CILAS, en novembre et en avril 2018.
Objectifs et résultats de la mission du CIRAD
Effectivement, après une première mission de caractérisation génétique des cacaoyers de Guadeloupe, qui a permis de déterminer le pourcentage des différents groupes génétiques à partir des génomes des cacaoyers analysés, Christian Cilas, est revenu sur le terrain pour poursuivre l’étude de la diversité génétique des cacaoyers de Guadeloupe.
Rapport Guadeloupe 2019 (C Cilas -II)-FR-Vf
Les objectifs de cette mission étaient d’analyser la structure génétique de 21 cacaoyers cultivés en Guadeloupe, de déterminer l’origine génétique en comparaison avec des cacaoyers témoins représentant la diversité de l’espèce Theobroma cacao et de formuler des prédictions sur l’auto-compatibilité de ces arbres.
Cette étude confirme que les arbres analysés sont très proches globalement des groupes Amelonado et Criollo. Le groupe Amelonado contribue majoritairement, avec des degrés variables, à la composition génétique des arbres testés. Ainsi, la majorité des arbres apparaissent comme hybrides entre les groupes Amelonado et Criollo, et peuvent donc être considérés comme des Trinitario issus de différentes générations de recroisements entre Amelonado et Criollo.
Concernant l’auto-compatibilité des arbres, les résultats montrent un taux d’auto-compatibilité très variable selon les cacaoyers testés. Il est intéressant de noter que les arbres du groupe Amelonado ont généralement une tendance à être auto-compatible alors que les arbres du groupe Criollo ont une tendance à être auto-incompatible. Les hybrides entre les deux groupes présentent des taux d’auto-compatibilité variables. Pour la diffusion ultérieure de clones, il sera préférable de propager des clones auto-compatibles qui ont des productions généralement meilleures que les clones auto-incompatibles.
Propager les groupes Amelonado et Criollo par le greffage
L’étude permet désormais de faire un choix du matériel à promouvoir, c’est-à-dire les plantes des groupes Amelonado et Criollo – qui semblent présenter le plus fort intérêt aromatique pour faire du chocolat de qualité.
Il s’agit ensuite de restaurer ce matériel génétique par le greffage, opération consistant à juxtaposer un greffon à son support nourricier appelé porte-greffe. C’est un mode de reproduction à l’identique d’une variété définie, ce qui permet de reproduire les clones hybrides entre Amelonado et Criollo.
Vidéo de la formation greffage en Guadeloupe
Les plants obtenus à la suite de ces greffages vont donc être mis en collection, tout d’abord pour être préservé, et ensuite pour donner lieu à une distribution parmi les producteurs actuels et futurs producteurs de cacao.
Enfin, la qualité du cacao et ses arômes ne dépendant pas exclusivement de ses caractéristiques génétiques, mais surtout de la transformation du cacao. Il faudra suite à ce travail sur la caractérisation génétique parvenir à la maitrise parfaite des traitements post-récoltes, et notamment la fermentation, qui est l’étape qui permet de révéler les arômes du cacao. Ce travail devra se faire en étroite collaboration avec les chocolatiers de l’île qui pourront valoriser le cacao identifié.
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